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lundi 30 mai 2011

Moi et… mon sac à main


On dit du sac à main que c’est un accessoire. A mon  avis, c’est plutôt un essentiel.

Quand j’oublie mon sac, je suis assez embêtée. Pour me montrer parfaitement honnête, j’ai même un mal fou à m’en séparer. Chez le coiffeur, par exemple, quand on me tend la main avec la ferme intention de me débarrasser, je marque toujours un temps d’hésitation. Où ils vont le ranger ? Et ils comptent en faire quoi, d’abord ? Si jamais j’en ai besoin au bac à shampooing ? C’est bien sûr qu’ils me le rendent après ? C’est vrai, on ne sait jamais. Il faut me comprendre, dans mon sac, je transporte toute ma vie : portable, portefeuille, porte-monnaie, porte-cartes, porte-clés, pas encore porte du salon, mais ça ne devrait pas tarder, cigarettes, briquet, agenda, plan de la ville, poudrier, rouge à lèvres, brosse à dents, Tic Tac, un bout de ficelle, trois prospectus en boule, un paquet de Kleenex et un bouton qui ne paraît manquer à aucun de mes vêtements, mais, dans le doute, je garde. Je n’ai encore jamais trouvé d’hippocampe dans mon sac, mais c’est parce qu’ils ont besoin d’eau.
  • Ma vie est dans mon sac
Mon sac n’est pas toujours aussi plein. Il m’arrive même de pratiquer une version épurée et hyper zen, à la limite du jardin japonais. En général, il s’agit du jour suivant l’achat d’un nouveau sac. Il est là devant moi, tout beau, tout propre, tel une terre jamais explorée. J’inventorie l’espace et, précautionneusement, j’accorde sa poche à chaque objet : mon téléphone va ici, ma monnaie là, et mon stylo se cale dans ce coin.
ur instant d’ordre et de paix, ma béatitude s’appelle Longchamp. Puis, dans les trois jours, le premier ticket de carte bleue froissé signe le coup d’envoi du chaos. Les poches s’inversent, comme par magie, et une louve n’y retrouverait pas ses petits, même s’ils sonnent et qu’elle aimerait bien décrocher. Mon nouveau sac est comme ma nouvelle année : les bonnes résolutions se heurtent à la dure réalité.
Dès lors, mon sac s’adapte à chaque situation : il recrache ce qu’il veut, quand il veut. En règle générale, une boîte de Tampax en plein entretien ou mon poudrier sur la table des dîners aux chandelles (ouvert, le poudrier, c’est l’impitoyable loi de la nature : tout ce qui peut s’ouvrir s’ouvrira, et se répandra). C’est dans ce genre de contexte que l’État farceur met en place des plans Vigipirate. Sous prétexte de sécurité nationale, ces campagnes de fouilles visent en vérité à me contrarier personnellement. Je ne peux plus fréquenter le moindre espace public sans que le premier uniforme venu glisse son œil rigolard dans mon fatras. Et m’affirme avec audace que « Non, non, mademoiselle, on ne peut pas entrer dans un palais de justice avec une bombe lacrymogène ». Ni dans un avion ni dans un théâtre. Où alors ? D’autant que ces policiers ne font jamais vestiaire, et je me retrouve à planquer ma bombe dans les buissons. Remarquez, dans un buisson ou au fond de mon sac, ça revient un peu au même. Si un patibulaire s’avançait un jour, j’aurais du mal à lui expliquer : « Attendez, excusez-moi une seconde, je cherche.
  • Si, la taille compte
Aussi, pour limiter les dégâts, j’ai tenté une incursion du côté des minisacs. Tellement mini que je pouvais juste y glisser mon agenda. Honnêtement, j’avais aussi vite fait de coller deux lanières à mon Filofax. Puis, pour bien penser chacun de mes dépôts, j’ai opté pour un de ces élégants modèles dotés d’un joli cadenas sur la fermeture. Mais la clé du cadenas, je la mets où ? Dans mon sac ? Parallèlement, je ne sais pas comment les hommes font pour trimballer leurs clés, leur portable et leur portefeuille. Je dis les hommes en général parce que le mien, je sais : il colle tout son barda dans mon sac. La dernière fois, j’ai refusé d’obtempérer (« Non. Mon sac est petit, mon sac est plein, t’as qu’à déformer tes poches ou accrocher tes clés en sautoir, t’auras l’air d’un rappeur »). Il a menacé de m’offrir un sac plus grand. J’ai immédiatement trouvé de la place. Je ne veux surtout pas de ce genre de cadeau. D’abord, un sac, c’est personnel. On le promène tous les jours, et en vue, de surcroît. Donc, je veux bien honorer les présents de mon mâle attentionné, mais je refuse de me ridiculiser avec un machin informe contenance 150 litres décoré paillettes pour la note féminine. Car Biquet me choisira un truc grand, d’accord, mais surtout, maître concept masculin : fonctionnel. Ce qui n’a aucun rapport avec un sac susceptible de me plaire.

Article paru dans Cosmopolitan.fr, 

Par Sophie Hénaff
http://www.cosmopolitan.fr/,mon-sac-a-main,2090,1001053.asp#article


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